Ministre des armées ou premier ministre des renoncements, Lecornu a été de tous les mauvais coups : militarisation des budgets pendant qu’on étranglait les services publics, mépris des fonctionnaires, soutien sans faille à la casse sociale menée depuis l’Élysée. Sa rapide chute n’est pas un hasard : elle illustre le désaveu d’un pouvoir qui vacille sous la pression du réel, sous la pression des travailleuses et des travailleurs.
Mais ne nous y trompons pas : changer un visage ne change pas la « logique » du pouvoir : austérité, privatisations, cadeaux au patronat, précarisation du travail. Il envisage toujours de nouvelles coupes dans les budgets sociaux pendant que les profits du CAC 40 explosent. Lecornu ou un autre, c’est toujours la même politique au service des mêmes intérêts !
Pour notre Fédération, ce départ ne doit pas être un point d’arrêt mais un point d’appui. S’il est tombé, c’est que le sol se fissure : la contestation monte, les luttes s’enchaînent, la colère gronde dans les transports, les entreprises, les hôpitaux, l’éducation, la fonction publique… Ce sont nos luttes qui font bouger les lignes, pas les remaniements de palais !
Plus que jamais, battons le fer tant qu’il est chaud, renforçons les mobilisations, élevons le rapport de force, construisons des convergences. Dans chaque entreprise, chaque service, chaque atelier, faisons entendre nos revendications :
- Hausse générale des salaires et indexation sur les prix,
- Abrogation des réformes antisociales, à commencer par celle des retraites,
- Investissements massifs dans les services publics, la santé, l’école, la recherche,
- Relocalisation industrielle et planification écologique,
- Fiscalité juste, avec contribution réelle du capital aux besoins collectifs.
Nous ne voulons pas d’un replâtrage politique, mais un véritable changement de cap !
La démocratie sociale, la voix des travailleurs, la justice et la solidarité doivent reprendre le dessus sur la « logique » du profit et de la guerre. Notre Fédération continuera à le dire haut et fort : nous ne laisserons pas la crise sociale être réglée sur le dos du monde du travail.
Lecornu s’en va, mais les raisons de lutter demeurent. Ce départ doit nous encourager à reprendre confiance dans notre force collective. Car l’histoire le prouve, quand le peuple s’organise, aucun pouvoir n’est inébranlable. À nous de transformer cette fissure politique en brèche sociale !
Jacky Albrand
Secrétaire général