Le gouvernement et le patronat poursuivent la même logique : faire peser les conséquences de leurs choix sur les épaules des salariés. Austérité, salaires qui ne progressent pas, attaques répétées contre les retraites et la protection sociale, démantèlement des services publics – l’ensemble dessine une stratégie claire : comprimer les droits du monde du travail pour préserver les profits d’une minorité.
Le secteur des transports en porte la marque la plus visible. Manque d’effectifs, conditions de travail détériorées, recours massif à la sous-traitance, coups portés aux statuts et aux grilles de salaires : les signaux d’alerte se multiplient. Ces dysfonctionnements n’affectent pas seulement les travailleurs ; ils remettent en cause la sécurité et la qualité du service public dont dépend la vie quotidienne de millions d’usagers.
Face à cet état de fait, attendre n’est plus une option. Les temps de la négociation morose et du plaidoyer discret sont révolus : la mobilisation collective reste l’outil le plus puissant dont disposent le monde du travail. Quand les transports s’arrêtent, l’économie se fige et l’opinion publique mesure l’importance réelle des métiers qui font tenir la mobilité du pays. C’est cette réalité qu’il faut transformer en levier de pression.
La journée du 2 octobre se présente comme un rendez-vous décisif : pas un simple signal, mais une tentative de traduire la colère en rapport de force. Les revendications sont limpides et non négociables : revalorisations salariales immédiates, embauches massives, suppression des pratiques de sous-traitance low-cost qui fragmentent les collectifs et tirent les conditions vers le bas, retrait des réformes attentatoires aux droits sociaux (retraites, assurance chômage, etc…).
Dans chaque dépôt, sur chaque site, la question est posée : se contenter de constats ou agir pour infléchir le cours des choses ? Il ne s’agit pas d’une posture défensive mais d’une stratégie d’offensive syndicale, qui exige coordination, détermination et capacité à durer.
L’objectif est d’obtenir des changements concrets, pour cela, il faudra frapper fort. Le camp des travailleurs et travailleuses a les moyens de peser. Reste à savoir si nous saurons les mobiliser.
Jacques Eliez
Secrétaire fédéral