Il est souvent affirmé que les jeunes d’aujourd’hui sont moins politisés que leurs parents. Ce constat, récurrent dans les débats, mérite réflexion. Sont-ils vraiment moins engagés ou simplement plus différents dans la manière dont ils s’expriment politiquement ?
Il est vrai que les jeunes semblent moins nombreux à rejoindre des partis traditionnels, à se syndiquer ou à s’inscrire sur les listes électorales… Cependant, cela ne signifie pas qu’ils soient dépolitisés. Les formes de l’engagement ont évolué : aujourd’hui, les jeunes se mobilisent davantage à travers des mouvements sociaux, des associations ou des actions sur les réseaux sociaux. La politique est devenue plus fluide, décentralisée, parfois plus pragmatique.
Les jeunes font face à des crises multiples – économiques, climatiques, sociales – et leur désillusion face à un système politique souvent perçu comme déconnecté est compréhensible. Pourtant, cette désillusion ne traduit pas un manque d’engagement, mais un désir de réinventer la politique, le syndicalisme, de les rendre plus proche et plus inclusifs.
Leurs luttes portent sur des enjeux concrets : les inégalités, la défense de l’environnement, les droits des minorités. Leur engagement peut paraître moins institutionnalisé, mais il est tout aussi légitime. Plutôt que de les juger, il est essentiel de dialoguer avec cette jeunesse pour construire ensemble un avenir meilleur.
La politique, tout comme notre syndicalisme, doit évoluer avec son temps, pour que les jeunes se l’approprient.
Sébastien Davy-Favre
Secrétaire fédéral