Dimanche 8 juin (week-end de l’ascension), le Syndicat Général des Transports des Alpes du Nord a organisé la 12ème journée fraternelle des conducteurs/conductrices routiers européens sur l’aire de l’Abis en face de l’aire du Granier (A43 Grenoble Italie – Chambéry). Le beau temps était de la partie.
Bien organisée, comme d’habitude par Antoine, nous avons eu la présence du secrétaire de notre fédération Jacky Albrand et du directeur du cabinet de la préfète de la Savoie.
Au secrétaire de la fédération, nous avons rappelé que notre opération, simple à monter avec de la rigueur d’organisation, certes pourrait avoir lieu le même jour partout en France.
Au directeur du cabinet de la préfète de Savoie, nous lui avons rappelé notre exigence pour des contrôles, pour le respect de la réglementation.
A noter aussi que la presse avait aussi répondu présent et un grand merci à Guy du Dauphiné Libéré et à Leopold d’Ici pays de Savoie.
Pour la réussite de cette journée, nous avons pu compter sur Nabila et son « Google Traductions » ainsi que sur Jean-Christophe, Manu, Patrick et Olivier pour aller voir les conducteurs présents sur l’aire et les inviter à partager un repas frugal avec nous tout en discutant sur les conditions de travail des routiers européens.
Philippe et Kader étaient aux planchas, faisant cuire la viande commandée par Nabil, et des adhérents du syndicat des transports – domaines skiables ou d’autres syndicats CGT et amis, avaient répondu à l’invitation.
Nous avons eu l’agréable surprise de voir répondre à notre invitation quasiment l’ensemble des conducteurs présents sur l’aire.
De nombreuses nationalités étaient représentées. Des slovènes qui emmenaient des voitures à Lyon, mais aussi des biélorusses qui tapaient le bout de gras avec leurs voisins ukrainiens, des ouzbèks roulant pour des lituaniens, des portugais, des italiens et des espagnols, des colombiens et un péruvien. Un serbe, embauché par une entreprise slovène, sous-traitante d’une entreprise italienne. Et oui ! le capitalisme européen trouve toujours des salariés toujours plus mal payés mais qui en ont besoin pour survivre.
Cette année aucun français n’était bloqué sur l’aire.
Les façons de travailler sont réellement différents d’un pays à l’autre. Nous avons entendu un conducteur nous expliquer partir 10 semaines et retourner chez lui pour 4 à 5 semaines.
Le paquet mobilité mis en place en juillet 2020 prévoit en Europe que le repos hebdomadaire normal (45 heures minimum) d’un conducteur ne peut pas être pris à bord du véhicule, cela bien entendu afin que le conducteur puisse se détendre sereinement. Mais comme il y a très peu de contrôles (et de contrôleurs) cette règle n’est que très peu respectée. Preuve en est, le nombre de conducteurs présents sur l’aire à bord de leur camion ce week-end de 3 jours (72 heures).
Elaborer des lois et ne pas se donner les moyens de les faire respecter ne sert à rien. De ce fait, le métier de conducteur routier n’est pas près de s’améliorer et nous aurons encore longtemps des « forçats de la route » en Europe.
Petite info en plus, nous en avons profité pour fêter l’anniversaire de Jean-Christophe.
Merci à tous et à toutes, à l’année prochaine, Jean-Christophe et Antoine.
Jean-Christophe DEBIAIS